les vacances de Danha
Les vacances arrivent enfin, pour nous comme pour Idanha, enfin elle chausse ses protections de transport et comme chaque année, elle connaît la destination… Le paradis d’Idanha est un grand pré verdoyant réservé à elle seule, pour que son ego de cheval indépendant et peu sociable ne soit pas froissé ! Comme nous elle semble préférer aux cohues des plages bondées, les grands espaces où elle est libre de s’ébattre à sa guise ! Ce luxe étant pour l’instant possible, le pré de miss Danha est réservé ! d’autres chevaux broutent dans les pâtures avoisinantes et ce voisinage lui suffit. Voila donc le paradis de miss Danha, la garantie d’un mois de vacances à brouter tranquillement sans personne –ni homme ni cheval- pour l’importuner.
A peine sortie du camion, elle m’emmène vers les prés, elle tire piaffe et trottine, elle connaît le chemin et aimerait tant que je lâche le licol pour qu’elle puisse y galoper tout droit !
Sitôt lâchée, elle s’élance, nez au vent, queue en panache, elle ronfle bruyamment pour s’annoncer et plane de son trot magistral vers le bas du pré, nargue les copains à coté, joue les entiers, pirouette pour faire demi-tour et remonte au grand galop ventre à terre pour finir par se cabrer devant nous !
Pas de doute, elle est heureuse, elle se jette par terre les flancs battants et le souffle lourd de sa course et se roule longuement… Lorsqu’elle se relève, elle est devenue cheval de pâture, calme et paisible, n’aspirant plus qu’à une chose, brouter…
Nous nous éloignons, tout en sachant que si nous nous retournons parfois pour lui jeter un dernier regard, elle ne lèvera pas la tête pour nous regarder partir, elle est heureuse et c’est tout ce qui compte.
Chaque année, ce mois de vacance au pré est difficile pour moi, j’oscille entre la joie de savoir ma beauté heureuse et le déchirement que je sais devoir ressentir durant un long mois loin d’elle…